Vrai ou faux : les parents des élèves du privé sont plus riches que le reste de la société ?

C’est vrai. Les chiffres sont clairs en ce qui a trait aux revenus des familles ayant recours au privé : 60% ont un revenu supérieur à 70 000$ alors que ce n’est le cas que de 30% de l’ensemble des familles du Québec. « L’école privée demeure donc essentiellement le privilège des familles bien nanties, tandis que les enfants de familles modestes y sont l’exception. » (Rapport Larose, p.41.)

Un rapport préparé pour la Fédération des établissements d’enseignement privé abonde dans le même sens :

« Il est vrai, pour autant que notre échantillon soit représentatif de la population des ménages dont les enfants fréquentent les institutions membres de la FÉEP-Q, que ceux-ci se distinguent fortement, dans l’ensemble, de la répartition socioéconomique des ménages québécois. Le revenu médian des parents de notre échantillon frôle le double de celui des ménages de la Province » (p. 69).

Bien sûr, il n’y a pas que des familles favorisées dans le réseau privé subventionné. Mais au-delà des anecdotes personnelles qui sont bien réelles (« On se serre la ceinture pour envoyer nos enfants au privé »), il ne faut pas perdre de vue l’ensemble de la situation.

Une analyse réalisée en 2018 par MEP Consulting à la demande d’École ensemble a montré qu’il y a 6 fois plus d’élèves défavorisées au public qu’au privé.

Et attention : les données ne permettaient pas de distinguer les écoles publiques ordinaires des écoles publiques sélectives. Ce facteur de 6, déjà scandaleux pour une société comme la nôtre, serait assurément plus élevé si l’on avait pu comparer le privé au public ordinaire.


Article du Journal de Montréal: Six fois moins d’élèves défavorisés dans les écoles privées du Québec