Marché scolaire: le Québec pointé du doigt par l’UNESCO

Marché scolaire: le Québec pointé du doigt par l’UNESCO

L’UNESCO a rendu public cette semaine son très attendu rapport sur le privé en éducation. Intitulé Qui décide ? Qui est perdant ?, son message de base est le suivant : « Les gouvernements doivent partir du principe que les établissements scolaires, les étudiants et les enseignants font partie d’un seul système. » En d’autres termes : non aux systèmes scolaires à plusieurs vitesses.

De cette idée d’un système scolaire commun découlent plusieurs recommandations du rapport, notamment : 

  • les écoles privées financées par l’État ne doivent pas facturer de frais ;
  • les écoles (privées ou publiques) ne doivent pas sélectionner leurs élèves.

Avec ses réseaux privé subventionné, public sélectif et public ordinaire, le modèle québécois contrevient évidemment à ces normes.

En ce 15e anniversaire de l’obtention d’un siège pour le Québec au sein de la délégation canadienne à l’UNESCO, la province est en fait pointée du doigt dans ce rapport. L’UNESCO souligne l’opposition de la Commission des droits de la personne au projet de loi 12 du gouvernement de François Legault par lequel la non-gratuité à l’école publique a été légalisée. L’UNESCO rappelle aussi le travail d’École ensemble qui a mené un comité de l’ONU à demander des comptes au gouvernement sur son système scolaire à trois vitesses (la réponse est d’ailleurs attendue à Genève début 2022).

Voici l’encadré consacré au Québec (inutile de dire qu’aucune autre province n’a ainsi été singularisée) :

Bref, pour une deuxième année consécutive, un organisme international pointe du doigt le marché scolaire québécois. Saurons-nous nous ressaisir ?

 


Cet article a été publié en format lettre dans Le Soleil du 19 décembre 2021.

La page du rapport sur le site de l’UNESCO.