Avoir un système scolaire injuste, ça a des conséquences économiques ?

Oui, et on peut les chiffrer. L’inefficacité de notre système scolaire est un boulet pour l’économie et les finances publiques du Québec. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée et les difficultés en lecture de nombreux chercheurs d’emplois plombent les efforts de recrutement des PME québécoises (53 % des 16-65 ans ont des compétences faibles ou insuffisantes en littératie). Cela signifie que des travailleurs de tous âges ont d’importantes difficultés en lecture et sont bien mal outillés pour s’adapter aux changements technologiques en cours.

Le rapport Savoir pour pouvoir publié à l’initiative de feu L. Jacques Ménard, président à l’époque de BMO Groupe financier, tirait déjà en 2009 la sonnette d’alarme au sujet du décrochage scolaire au Québec et chiffrait l’échec de notre système scolaire : 

« Le décrochage des 28 000 jeunes par cohorte représente pour le gouvernement du Québec un manque à gagner de 1,9 milliard de dollars, en valeur actualisée. Ce manque à gagner est constitué de taxes et d’impôts non perçus ainsi que de dépenses sociales additionnelles généralement associées à un décrocheur sur la durée de sa vie. »

En tenant compte de l’inflation, ce coût pour le trésor québécois serait aujourd’hui de 2,4 milliards $ annuellement.