Une étude universitaire publiée par le professeur Stephen Gorard de la Durham University en Grande-Bretagne a tenté de vérifier si le fait de permettre à certaines écoles publiques de sélectionner leurs élèves augmentait les résultats scolaires comme le soutiennent de nombreux élus.
L’étude montre que ce n’est pas le cas. Loin d’avoir des avantages, « ce type de regroupement d’avantages relatifs est potentiellement dangereux pour la société. »
L’auteur soutient qu’« il n’y a pas de base factuelle pour justifier une politique de sélection accrue, ce qui a donc des implications pour les politiques de sélection précoce dans le monde entier. Le gouvernement britannique devrait envisager de supprimer progressivement les écoles sélectives existantes. »
Autres extraits de cette étude qui ne mâche pas ses mots :
- « Les décideurs politiques et les défenseurs irréfléchis se concentrent toujours sur les écoles publiques sélectives, alors qu’une affirmation équivalente à “nous devons avoir plus d’écoles publiques sélectives” serait “nous devons avoir beaucoup plus d’écoles qui sont privées des 15-20 % d’élèves les plus talentueux dans leurs zones de recrutement”.
Dans les zones où il existe des écoles sélectives, le système est un moteur évident de l’augmentation de la ségrégation sociale et économique entre les écoles, avec tous les dangers que cela comporte – comme une baisse de l’estime de soi et de l’aspiration, des modèles de comportement plus faibles, des relations moins riches et un sens de la justice déformé. »
- « Sur la base des données antérieures et des nouvelles analyses présentées ici, la politique des écoles sélectives n’a pas grand-chose pour elle. Le fait de diviser les enfants entre les plus aptes et les autres dès leur plus jeune âge ne semble pas conduire à de meilleurs résultats pour l’un ou l’autre groupe, même pour les plus défavorisés.
Cela signifie que le type de ségrégation sociale dont sont victimes les enfants et les jeunes dans les zones sélectives du Royaume-Uni, ainsi que dans les écoles sélectives des pays du monde entier, ne présente aucun avantage évident. »
[traduction]
L’article (le plus téléchargé de l’histoire du British Journal of Sociology of Education !) est disponible gratuitement en ligne.