LE QUÉBEC A LE SYSTÈME D’ÉDUCATION LE PLUS INÉGALITAIRE AU PAYS. APPUYEZ LE RÉSEAU COMMUN POUR QUE NOS ENFANTS APPRENNENT ENFIN ENSEMBLE.

Réseau commun : le plan

À l'iniquité de notre système scolaire, nous répondons avec le Plan pour un réseau scolaire commun. Il s’agit d’un plan pragmatique, ambitieux et innovant.

Excellence et équité peuvent aller de pair dans nos écoles !

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Un constat alarmant

Soumises à un marché scolaire, les écoles privées subventionnées et publiques sélectives se concurrencent pour obtenir les élèves les plus payants. Les enfants rejetés aboutissent dans les écoles publiques ordinaires.

Il en résulte un système d’éducation inefficace et inéquitable, le plus inégalitaire au pays.

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Notre mouvement

Fondé par des parents d’élèves en juin 2017, École ensemble anime un espace de réflexion et de mobilisation afin que le Québec se dote d’un système d’éducation équitable en mettant fin à la ségrégation scolaire causée par les réseaux privé subventionné et public sélectif.

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La F.A.Q du mouvement !

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On peut définir la ségrégation scolaire comme la séparation des enfants dans des écoles (ou des classes) différentes, en fonction du revenu de leurs parents et/ou de leurs résultats scolaires.

Le Québec ne s’est jamais doté d’une politique de ségrégation scolaire. Mais l’existence des réseaux privé subventionné, public sélectif et public ordinaire est indéniable et nous rappelle qu’il s’agit dans les faits d’une politique de l’État québécois.

La ségrégation scolaire nous empêche d’avoir une école équitable où l’égalité des chances est réelle. L’équité est pourtant un véritable moteur de l’excellence en éducation, sans parler de son effet sur la cohésion de la société.  

Séparer les élèves dans des écoles/classes différentes n’est pas une fatalité, c’est un choix politique. École ensemble est là pour que, comme société, nous remettions le cap sur l’égalité des chances pour tous.

 


Pour aller plus loin sur la ségrégation scolaire au Québec : article Des mécanismes de ségrégation scolaire de l’Agence Science-Presse.


 

C’est faux. En fait, les bons résultats des écoles privées s’expliquent par deux facteurs : 1) les élèves du privé sont favorisés et 2) les collègues de classe des élèves du privé sont favorisés. Le même raisonnement est valable pour les écoles publiques sélectives du Québec.

Statistique Canada a étudié le phénomène dans un rapport de 2015 intitulé D’où proviennent les différences entre les résultats scolaires des élèves des écoles secondaires publiques et ceux des élèves des écoles secondaires privées ? La conclusion est claire :

« les élèves qui fréquentaient des écoles secondaires privées étaient plus susceptibles d’avoir des caractéristiques socioéconomiques positivement associées au succès scolaire et d’avoir des pairs dont les parents avaient fait des études universitaires ».


L’UNESCO résume bien le phénomène dans son rapport de 2021 sur le privé en éducation intitulé Qui décide ? Qui est perdant ? :

« Les classements des écoles privées publiés par les médias et lus par les parents s’appuient généralement sur la comparaison des taux de réussite aux examens des écoles publiques et privées. En pratique, le taux d’admission des élèves varie, et les parents les plus susceptibles d’opter pour un établissement privé sont souvent les plus aisés, les plus instruits et les plus ambitieux. Les écoles privées peuvent à leur tour sélectionner les élèves en vue d’optimiser leurs chances d’obtenir les meilleurs résultats possible. En contrôlant ces facteurs, il est possible de réduire, voire d’éliminer l’écart entre les écoles publiques et privées. »


 

Il faut remonter le temps pour bien comprendre la création du public sélectif et du public ordinaire. Le 18 décembre 1968, le gouvernement de l’Union nationale votait la Loi sur l’enseignement privé, par laquelle le Québec allait commencer à transférer des fonds publics aux écoles « privées ». En profitant de leur avantage comparatif (donner accès à un environnement exclusif), les écoles privées subventionnées commencèrent leur écrémage du réseau public. La part de marché du privé subventionné au secondaire est passée de 5 % en 1970 à 20,5 % en 2020.

Au lieu de se battre contre les privilèges du réseau privé subventionné, le réseau public a malheureusement décidé de réagir à cet écrémage en allant concurrencer l’école privée subventionnée sur son terrain : celui de la sélection.

Un réseau public sélectif a ainsi été mis sur pied à la fin des années 1980 (écoles internationales, sportives, alternatives, etc.), toutes des écoles qui ont acquis le droit de refuser des élèves. La part de marché du réseau public sélectif au secondaire est de 23% selon une étude de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) publiée en octobre 2022.

Les élèves qui n’ont pas accès aux réseaux privé subventionné ou public sélectif se retrouvent dans le 3e réseau, le réseau public ordinaire, où les élèves défavorisés et en difficulté sont surreprésentés. Cette composition du public ordinaire, de plus en plus écrémé, renforce l’attrait du privé et des projets particuliers : ce cercle vicieux agit à la baisse sur les résultats scolaires, la persévérance scolaire et la cohésion sociale.

 

À propos de la sélection

Les écoles sélectives ont plusieurs moyens pour sélectionner leur clientèle :
-examens de sélection;
-frais d’examens de sélection;
-frais de scolarité;
-frais pour projet particulier;
-frais pour matériel obligatoire (iPad, etc.) et frais d’activités (voyages à l’étranger, etc.)
-entrevue avec les parents et/ou les enfants;
-participation obligatoire des parents en classe;
-analyse des bulletins des années précédentes.

On peut rajouter une barrière supplémentaire qui paraît bien inoffensive: l'inscription obligatoire. Le seul fait de devoir proactivement s’inscrire à une école ou un programme suffit à diviser les « parents qui savent » de ceux qui ne savent pas, souvent les parents des milieux défavorisés disposant d’un capital social faible.

Bien sûr, le Québec ne s’est jamais doté d’une politique officielle de ségrégation scolaire: ne cherchez pas l’onglet Public sélectif sur le site du ministère de l’Éducation ! Mais l’existence des réseaux privé subventionné, public sélectif et public ordinaire est indéniable ; il s’agit dans les faits d’une politique de l’État québécois.

 

Le public sélectif: un réseau opaque

Le ministère de l’Éducation ne rend public aucun portrait détaillé de la fréquentation des projets particuliers sélectifs. Dans un avis de 2007, le Conseil supérieur de l’éducation estimait la proportion d’élèves dans des projets particuliers à 20 % en qualifiant ce chiffre de conservateur. Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a avoué lors de la commission parlementaire sur le projet de loi 12 [sur la légalisation de la non-gratuité au public] n’avoir aucun portrait de la situation du public sélectif et s’est engagé à l’obtenir de son ministère. Une analyse a été réalisée en août 2020, mais n’a jamais été rendue publique. Il a fallu une demande d’accès à l’information pour l’obtenir. Cette analyse est imprécise (par exemple, le primaire et le secondaire ne sont pas distingués), mais certains faits ont frappé l’imagination, notamment des frais de scolarité au public allant jusqu’à 14 000 $ annuellement.

 


Pour aller plus loin sur l’histoire du développement du privé subventionné et du public sélectif : article Privé / public : une différence qui s’estompe du professeur Claude Lessard.